jeudi 29 novembre 2012

(Mes)aventure Zagreboise


Je suis donc hébergé dans la famille de Vladka (diminutif de Vladimira). Elle vit avec Tomislav, son compagnon et leur fille de 7 ans, Chiara. La mère de Vladka et aussi avec nous pendant les jours que je passe chez eux. Donc l'ambiance á la maison est tranquille, familiale évidement. C'est une première pour moi, puisqu'en général les gens que je rencontre ont plus ou moins mon âge. Mais tous sont charmants avec moi, la gamine est adorable et parle déjà un peu anglais. La grand mère est un roc aillant survécut á la guerre (infirmière au front...) et á deux cancers, et elle est persuadée que si elle me parle Croate suffisamment longtemps je finirai par le comprendre. Je ne peux malheureusement que hocher la tête et les épaules comme un imbécile...

Bref.

Un soir après le repas, Tomislav vient me voir et me propose d'aller déguster la production de vin et de cognac de son pére, sur les collines proches de Zagreb. Le hasard m'a porté dans la bonne famille ! Evidemment je ne décline pas l'offre et nous voici en route pour le nord de la ville.
Les parents de Tomislav m'accueillent avec grand plaisir, me racontent (avec la traduction simultanée du fils) leur voyage á Paris dans les années 70 (la mére a eu du mal a arracher son mari des bras de Pigalle...).
On m'apporte de la saucisse fumée et des gâteaux, car "pour boire il faut avoir l'estomac plein". On était sorti de table environ une heure avant...

Le pere produit environ 2000 litres de vin blanc par an, avec des qualités... disons extrêmement variables. N'étant pas un grand fan de blancs, et trouvant la cuvée 2011 assez fade, il me dirige vers un petit tonneau de bois. Son brandy perso, son Cognac local. Et là c'est une surprise agréable. Le liquide doré est puissant mais assez délicat.


Les cuves (á droite)

L'alambic maison...

On passe une bonne heure á la cave en buvant et en discutant, puis on décolle. Je pensais qu'on rentrait mais Tomislav me propose de rencontrer un ami á lui, Nicola. Je n'avais plus trop froid en quittant la maison de ses parents alors j'acceptai avec plaisir.

Nicola est patron de bar et quand on arrive il ferme. Pas de problème ! Il est ravi de nous voir débarquer, et on reste dans la pénombre de son bar á discuter et á boire. Tomislav est cependant raisonnable car il conduit.

Nicola est un mec super intéressant. La soixantaine, il s'est mit á escalader et á faire de la randonnée de montagne á... 57 ans. Une sorte de révélation, initialement pour suivre une femme de 30 ans de moins que lui d'après ce que j'ai compris... Oh, il a entre autres gravi le Mont Blanc et l'Everest, rien que ça.


Tomislav, Nicola et son piolet, moi et le drapeau Croate


Il est 3 heures du matin, on rentre enfin. Je suis bien attaqué, je dois l'avouer, mais Tomislav a été raisonnable. Du moins sur le coup c'est ce que je me dis.

A 20 mètres de son appartement... po po po po POLICE. Tomislav se gare, me regarde et me dis : "now am fucked" (en français : j'ai un léger souci). Je lui demande si c'est pour l'alcool; il me répond que oui, et pour d'autres choses.
Bon. Les flics comprennent que je suis français et me laissent tranquille (en Croatie le passager avant n'a pas le droit d'etre saoul donc j'ai eu de la chance). Ils font néanmoins sortir Tomislav.
Il monte dans la voiture des flics, je le vois souffler dans le ballon, et discuter un moment avec eux. Il revient me voir et me donne les clés de son appartement en m'expliquant qu'il doit les suivre. Je le regarde repartir avec les policiers et rentre á l'appartement.

Il est 4 heures, je rentre légèrement éméché et je me trouve nez á nez avec Vladka et sa mére, toutes les deux réveillées. Elles ont le plaisir d'apprendre que Tomislav est chez les flics parce qu'on a bu... 
Elles ne sont pas en colère contre moi, mais je sens que l'ambiance est tendue...

Le lendemain (on avait aucune nouvelle de Tomislav), on comprend en appelant les flics que l'alcool n'était pas le seul problème. Dans l'ordre : 0.85g, défaut d'assurance, non renouvellement des plaques d'immatriculation, et plusieurs amendes non payées...
Il s'en tirera avec une énorme amende (presque 1000 euros), et réussira je ne sais comment á garder son permis. 
Sacré nuit.
Je suis parti le lendemain parce que je savais que quand Tomislav allait rentré ça allait gueuler sévère, et je ne pense pas que c'était ma place d'assister á ça... nous nous sommes parlé depuis, et je regrette de ne pas être rester un peu plus longtemps. Mais je me souviendrai de cette aventure Zagreboise !


Ne passez pas par la case départ, ne touchez pas 20 000 francs...

Zagreb (3)

Impossible de voir un bout de ciel bleu. La ville est sous une chape nuageuse tenace. Mais tant pis ! Je ne me laisse pas abattre et arpente les rues comme tout bon touriste. Je découvre le musée des relations brisées, plutôt original. Il possède et expose des objets symbolisant des relations amoureuses s'étant plus ou moins bien terminées (une collection qui ne cesse de grandir puisque n'importe qui peut envoyer un objet, sa description et sa signification dans la relation passée...), et il finalement plaisant de passer dans les couloirs en regardant tous ces petits bouts d'amours froissés.

La place principale de la ville, place Ban Jelačić (prononcez Yélatchitch)

L'église Saint Marc, construite au XIIIeme siecle et modifiée au fil de l'histoire. Le toit en tuiles colorées vernies représente les anciennes armoiries de Zagreb et celles de la Croatie.

La fameuse Kumica Barica, á l'entrée du marché Dolic. Elle est la représentation de la paysanne croate traditionelle.


Pour parer le mauvais temps, je me venge sur la bouffe. Je pense que je ferai un petit article sur les plats traditionnels que j'ai découvert entre la Slovénie et la Serbie, parce que ça vaut le coup ! Le régime est assez carné et gras mais il y a vraiment des spécialités délicieuses... je vous mets l'eau á la bouche si je parle de purées de poivrons et d'aubergines, de gâteaux de pâte feuilletée au fromage frais, de saucisses de boeuf grillées et de piments marinés dans la crème ? J'espère, car la gastronomie des Balkans vaut la peine d'être découverte !

Zagreb (2)

Je découvre la ville en compagnie de Vladimira et Tomislav, son mari. Ma première journée est grise et froide, et donne des airs tristes á la capitale Croate. Néanmoins la température est douce, ce qui nous permet de profiter ensemble de la soirée á la terrasse d'un café sur la place Preradovic. Vin chaud (qu'ici on prépare avec du vin blanc), châtaignes grillées achetés aux marchands ambulants; avec les décorations de Noël l'atmosphère a un petit air de fête.

La place Preradovic (un marché aux fleurs s'y tient pendant la journée)
Une rue de Zagreb sensée être très animée... c'est raté !
Le Pavillon Meštrović, qui fut tour á tour musée de guerre, mosquée pour la population Bosniaque et musée de la révolution. Aujourd'hui c'est un lieu de la vie artistique Zagreboise oú la ville organise des expos.


mardi 27 novembre 2012

Zagreb (1) + Couch Surfing



Mon arrivé dans la capitale Croate se fit par une nuit noire et pluvieuse. J'avais quitté Ljubljana et le confort que m'avait apporté Sebastijan là-bas (vivre une semaine avec lui avait vraiment été un plaisir), et me retrouver dans cette nouvelle ville, dans ce nouveau pays alors que la météo ne semblait pas l'entendre de cette oreille me semblait être sur le coup une idée assez peu entraînante. Je me mis néanmoins á marcher sous cette vilaine bruine vers la maison de Vladimira, membre de Couch Surfing, qui m'avait invité á venir passer quelques jours chez elle á Zagreb.

Stop.

Voilà un moment que je parle de CouchSurfing sans jamais m'être attardé sur le sujet, et pour ceux qui n'en n 'ont jamais entendu parler je pense qu'il serait intéressant d'en savoir plus.

www.couchsurfing.org

Voici le lien pour LE site du voyageur qui voudrait découvrir une autre façon d'aborder la route.

Disons que c'est une sorte de projet aillant comme objectif de mettre en relation d'un coté des gens qui ont la possibilité d'héberger quelqu'un, et de l'autre des voyageurs, étrangers ou non, qui se retrouvent quelque part sans logis.
Mais ce n'est pas seulement une alternative aux auberges pour trouver un toit loin de chez soi. Couchsurfing permet de rencontrer des locaux disposant du temps et de l'envie de partager non seulement un coin de leur maison mais aussi leur culture, leurs connaissances. Entièrement gratuit de A á Z, le site permet de contacter directement quelqu'un en fonction de sa situation géographique et de sa disponibilité ou de ses besoins.

Par exemple : en ce moment je voyage en traversant diverses régions. Sur le site, je publie via mon profil mes plans de voyages ( du ... Novembre au ... Novembre, je serai dans la ville de ...). Tous les membres vivant dans les alentours de la région dans laquelle je me rends peuvent voir mes plans de voyage, et ils peuvent, s'ils sont disponibles, m'inviter chez eux. Le site permet également de faire des requêtes directes aux membres vivant dans les villes que je traverse.
Donc parfois je me fais inviter spontanément, parfois j'envoie des demandes qui me reviennent positives et je peux me rendre chez quelqu'un.
Cela a toujours très bien fonctionné, je dirai même que pour mon voyage c'est une des clés qui me permet de rentrer en contact facilement avec des locaux. Etant donné que le projet est á but non-lucratif, le seul argent que je dépense lorsque je "surf" peut se compter en "petits plaisirs" : j'offre un verre ou deux, ou je cuisine, ou j'apporte une bouteille de vin á mon hôte, etc...
Au final, je me fais des amis, je découvre les villes avec des habitants pouvant m'apporter des choses
que j'aurai totalement ignoré en restant dans une auberge, et surtout j'ai la sensation de participer á un projet qui permet d'aborder l'idée du voyage autrement.
Je ne sais pas si je retranscris exactement l'essence du projet, mais si ça vous intéresse n'hésitez pas á vous rendre sur le site, á poser des questions si vous le souhaitez, et á participer si le coeur vous en dit !!! Ça marche et s'est une source d'expériences nouvelles et extrêmement enrichissantes !

www.couchsurfing.org

lundi 26 novembre 2012

Avant la Croatie, petit point histoire (1)


Puisque j'entre sur le territoire Croate, se pencher sur l'histoire pourrait être intéressant.

Silence dans la classe, ouvrez vos livres pages 47.

A la fin de la première guerre mondiale, en Décembre 1918, se constitue le Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes, réunissant donc les trois habitants de ces royaumes (ainsi que du Montenegro) sous une seule et même monarchie constitutionnelle dirigée d'abord par le roi Pierre 1er, puis á partir de 1921 par son fils Alexandre 1er de manière beaucoup plus dictatoriale (celui-ci, avant de monter sur le trône, avait prit soin de faire dissoudre le parti communiste; la révolution Russe avait dû lui donner des cauchemards).
En 1929 la constitution est abolie et Alexandre 1er rebaptise le pays "Royaume de Yougoslavie". Celui-ci comprenait les territoire des actuels Etats de Bosnie-Herzégovine, de Serbie, du Monténégro, de la Macédoine, et la majeure partie des actuelles républiques de Slovénie et de Croatie.

Pour l'anecdote, le sympathique Alexandre 1er sera assassiné ä... Marseille, en 1934. Son fils, Pierre II de Yougoslavie devient alors roi, sous la régence du prince Paul de Yougoslavie.

J'en vois qui ne suivent pas au fond, un peu d'attention je vous prie.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Hitler envoie un ultimatum à la Yougoslavie et au prince Paul : ou bien la Yougoslavie adhère au traité tripartite (avec l'Allemagne, l'Italie et le Japon) ou bien c'est l'invasion du royaume. Le prince Paul accepte et signe le traité que l'Allemagne nazie lui impose. Sous fond de patriotisme une révolte populaire éclate, soutenue par des généraux ainsi que par la Grande-Bretagne (ça commençait ä faire beaucoup de puissance pour les forces de l'Axe si la Yougoslavie était annexée...).

Pierre II, ä 17 ans, monte sur le trône, mais promet (pour gagner du temps ?) au Reich de signé le traité.
Hitler n'attendra pas et attaquera simultanément la Yougoslavie et la Grèce peu de temps après.
La Yougoslavie tombera peu ä peu jusqu'á la capitulation le 17 Avril 1941.
L'Allemagne démantèle alors la Yougoslavie. Les Etats deviennent des satellites du troisieme Reich, avec á leurs têtes des partis nationalistes ou fascistes (comme les tristement célèbres Oustachis Croates), mettant en place lois raciales, camps de travaux et de concentrations, et doctrines nationalistes totalitaires.

Une résistance commence alors avec les fameux "Partisans" communistes, menés entre autres par Josip Broz Tito, retenez le nom. D'une organisation populaire et informelle les Partisans évoluèrent en une armée de plusieurs centaines de milliers d'hommes ( les Partisans avaient comme avantage de ne pas baser leur militantisme sur la défense de l'identité ethnique, ce qui leur permettait d'attirer des membres d'autres communautés que les Serbes, qui composaient majoriterement le mouvement initial).
La reconquête du territoire Yougoslave se fait peu ä peu, avec le soutient logistique des Britaniques puis ä partir de 1944 avec celui des Soviétiques. En octobre, le gouvernement collaborateur Serbe cessa d'exister, vaincu par la résistance communiste. En Mai 1945 les oustachis Croates abandonnent le pouvoir.
À la fin du conflit, les effectifs des troupes de Tito étaient estimées à 800 000 hommes...

Josip Broz Tito
La République Fédérative Socialiste de Yougoslavie est crée le 29 Novembre 1945, avec ä sa tête le Maréchal Josip Broz Tito (qui la dirigera sur un modèle de régime communiste jusqu'à sa mort en 1980).


La Yougoslavie est d'abord l'alliée naturelle de l'URSS de Staline, et adopte une politique interne dure : répression et exécutions des opposants politiques, des anciens collaborateurs (ou suspects de collaboration), de membres du clergé (surtout de l'église catholique Croate, accusés d'avoir supporté les Oustachis et sympathisants au régime nazi). Collectivisation des terres, nationalisations des entreprises et des industries. Création d'organisation agricoles proche des Kolkhozes russes.
Des plans quinquennaux de reconstruction et de modernisation du pays sont lancés, et le culte de la personnalité du Maréchal Tito, basés sur son passé de résistant et sa supposée clairvoyance en tant que chef suprême, gagne une grande ampleur.

Serrez les dents on a presque fini.

La relation avec l'URSS se dégrade rapidement. Staline ne voit pas d'un bon oeil le succès apparent de Tito ainsi que certains de ces choix politiques, trop éloigne du modèle soviétique. Il désavoue le gouvernement Yougoslave en tentant de déstabiliser le régime, ce qui fut un échec complet. Tito purgera le parti des sympathisants staliniens, appuyé par une grande majorité de cadres du PC Yougoslave...

A partir de ce moment la Yougoslavie va devenir un état communiste unique en son genre. De part sa rupture avec l'URSS, elle devient "fréquentable" par l'Ouest et reçoit des aides financières, en partie de la part des Etats-Unis. En contrepartie elle accepte de resoudre certaines tentions de manière pacifique (la possession de Trieste, l'abandon du soutient aux communistes Grecs...) et reste neutre dans la bipolarisation du monde :
Tito lancera le "mouvements des non-alignés", refusant de choisir entre USA ou URSS...

Le drapeau Yougoslave

En complète opposition avec l'étatisation massive soviétique, la Yougoslavie choisi un modèle d'autogestion de la production, entraînant une plus grande autonomie des entreprises et des usines. L'Etat Yougoslave ne possède pas à proprement parler des moyens de production, et laisse une plus grande marge de manoeuvre a la gestion locale. Cet état de fait entraîne un rapprochement avec une forme d'économie de marché...
Les résultats sont relativement probants et la population Yougoslave connaît une élévation notable du niveau de vie. La notion de rentabilité est progressivement mise en place, et les entreprises étrangères peuvent s'installer sur le territoire.
Si on ajoute à cela le fait que les habitants de la fédération étaient libres de déménager et de s'installer ailleurs (et de quitter le pays facilement) on comprend l'énorme fossé politique qui séparait la Yougolsavie des autres pays communistes...

Mais les choses vont se dégrader rapidement. Les dissensions internes sont nombreuses quand aux choix idéologiques et économiques que le gouvernement prend. Les volontés nationalistes se réveillent avec la décentralisation du pouvoir; paradoxalement le prestige de Tito est toujours énorme et son image
semble être la seule figure de stabilité de la fédération. Le choc pétrolier de 1979 se fait fortement ressentir avec une récession très importante...
Tito décède en Janvier 1980. L'absence de pouvoir exécutif fort et le système d'autogestion ralentissent énormément le fonctionnement du pays. Les tensions nationalistes grandissent rapidement et les volontés séparatistes se font sentir.
A la fin des années 1980, la dette extérieure atteint 20 milliards de dollars et l'inflation avoisine 200 %, tandis que le pouvoir d'achat a diminué de moitié. En février 1989, l'économie du pays est paralysée par une grève générale.
Les partis politiques sont légalisé dans les républiques de la fédération.



La Yougoslavie éclata en 91, lorsque la Slovénie et la Croatie déclarèrent leur indépendance. S'en suivront les terribles années de guerre qui feront rage pendant des années dans les Balkans.

Beaucoup de gens que je croise parlent avec une relative nostalgie de la Yougoslavie et du socialisme de Tito. Un certain prestige international entourait la fédération, aujourd'hui disparu (les Slovènes, mais surtout les Croates et les Serbes que je rencontre parlent assez durement de l'effondrement de leurs pays et de la pauvreté économiques qu'il ressentent). Même si il est indéniable que le fonctionnement autoritaire d'un pays socialiste entraînait beaucoup de problèmes et de difficultés (entre autres, liberté politique, religieuse et culturelle...) la Yougoslavie me paraît être quelque chose d'assez unique et extrêmement intéressant à aborder. Une volonté fédératrice de peuples et de cultures diverses, un fonctionnement économique original, un non-alignement sur les grandes puissances, etc...
Une aberration pour certains, un rêve déchu pour d'autres...

Et bien que les contextes soient très différents, en lisant et en apprenant plus sur ce moment d'histoire je ne peux m'empêcher de penser... à l'U.E.


Carte de la Yougoslavie


                         

mercredi 21 novembre 2012

Ljubljana (fin)


Apres un séjour vraiment très agréable dans la capitale Slovène me revoilà sur le départ... la rencontre de Sebastijan a vraiment été quelque chose de formidable. Encore un grand merci ä lui, ainsi qu'a Nina et Rok, ses deux colocataires qui ont toujours était agréables et accueillant envers moi. Merci aussi ä Marko, Klemen, Maxima, Tjaša, Urska et Tinka pour les bons moments ! Zbogom, prijatelji!

En route pour Zagreb, Croatie...

Metelkova


Déjà en Italie, des gens m'avaient dit : "Si tu passes par Ljubljana, tu dois passer par Metelkova, tu vas adorer".
Bien entendu j'avais voulu en savoir plus. Mais les gens répondait que c'était un endroit de la ville très connu pour ses concerts et ses ambiances. En gros j'ai compris que c'était un truc alternatif, mais sans grande précision...

En arrivant ä LJ je n'ai pas eu besoin de demander à Sebastijan de m'y emmener, puisqu'il avait prévu d'y aller avec moi dès le premier soir. Je découvre alors "the place to be" pour le milieu plus ou moins underground de la capitale. Des baraquements d'ancienne armée Yougoslave que la jeunesse s'est approprié. Des grafs sur tous les murs extérieurs, des oeuvres psychédéliques sur les façades, au sol, dans les arbres, etc... Plusieurs salles de concert (punk, électro, hip-hop, reggae, 60', etc...). Plusieurs bars où tu peux boire des bières pas chères (Union ou Laško, les deux plus populaires) ou du "medveda krv", en français du sang d'ours, une sorte de digestif sucré pas mauvais du tout.
Dans la cour, un petit jardin ou les gens viennent pendant la journée et la soirée pour discuter et boire tranquillement, et profiter d'un module pour enfants de taille adulte...
Le lieu héberge des ateliers (ex : comment fabriquer votre propre vibromasseur !), des discussions politiques et/ou artistiques, et bien d'autres choses encore.
Au commencement un squat comme un autre, Metelkova est devenu un lieu emblématique et un passage obligatoire aussi bien pour les touristes que pour les habitants de la capitale...

Pour les gens de Bordeaux le rapprochement avec la caserne Niel est tentant de par la physionomie du lieu, mais le concept et la renomée de squat sont beaucoup plus vastes.
Bref, en 8 jours à Ljubljana j'ai fini tous les soirs là-bas. Ou commencé. Ou les deux !









Ljubljana (2)


Je suis hébergé ici par Sebastijan. On a pu entrer en contact tous les deux grâce á Simone, chez qui j'étais resté á Milano. En effet, les deux oiseaux se sont rencontrés via CouchSurfing et Simo, sachant que je passais par Ljubljana, m'a dit qu'il fallait que je fasse la connaissance de Seba.
Et je l'en remercie de tout coeur, car nous nous sommes entendus á merveille. J'ai passé une semaine chez lui, découvrant la ville, la culture et l'histoire Slovène, la gastronomie typique, les boissons locales, la vie nocturne. On a pu parlé de l'ex-Yougoslavie, de la situation si tendue et torturée des Balkans (la Slovénie est un peu á part puisqu'elle a été quasiment épargnée par les guerres qui ont ravagé la zone depuis la chute de la fédération Yougoslave qui unifiait autrefois la Serbie, la Bosnie, la Croatie, le Montenegro et la Macédoine...). Tous ça semble dense et difficile á cerner, mais j'essaie de lire le plus possible pour comprendre et me familiariser avec cette partie de l'histoire.

Et bien sûr j'ai découvert Metelkova, THE endroit alternatif de Ljubljana. Mais j'écrirai un article un peu plus détaillé afin de décrire ce lieu emblématique de la vie artistique et nocturne de la capitale.


Quelques vins Slovènes (Je recommande le cabernet-sauvignon dit BALGUERI, un régal)

Sebastijan, un mec en or

mardi 20 novembre 2012

Ljubljana (1)


Petite Ljubljana, te voila. Capitale de ce pays de 2 millions d'habitants, fraîche et simple. Ton emblème, cet impétueux dragon à l'air si menaçant ne saurait tromper le visiteur de passage : tes habitants sont doux, tes rues sont calmes. La Ljubljanica et la Save coulent paisiblement en ton sein avant d'aller rejoindre le fameux Danube, là-bas, au loin, vers Belgrade...
Et ton château, posté sur sur la plus proche colline, contemple avec bienveillance la cité et ses alentours...

Pendant nos premiers jours le soleil n'ose pas se montrer pour t'éclairer et m'enseigner tes couleurs, mais qu'importe. J'attendrai qu'il daigne venir inonder tes rues et tes façades...

Le fameux...

Au bord de la Ljubljanica



Il existe plusieurs versions pour expliquer les chaussures pendues un peu partout, mais aucune ne semble certaine...

Une vue de la ville et du chateau

Ah vraiment ? 



La place principale

dimanche 18 novembre 2012

Slovenija


J'entre en terre Slave. J'ai passé la frontière en traversant les montagnes devenues pourpres et dorées dans l'Automne avançant á grands pas.
Me voici dans la première ville Slovène proche de Trieste : Sežana. Pas un chat. Je marche un peu dans le bourg désert et je trouve enfin la petite gare ferroviaire. Et là, le doute s'immisce un instant : et si la personne au comptoir ne comprend pas l'anglais ? J'ai bien acheté ce guide de conversation Yougoslave, édition 1973 (10 francs rue St Catherine...), mais ne connaissant pas encore la mentalité du pays et la réaction des gens en évoquant l'ancienne fédération socialiste, l'idée de le sortir dès ma première interaction avec quelqu'un me rebute fortement.
Mais cette appréhension s'estompa rapidement. Tous, je dis bien TOUS les Slovènes que j'ai croisé pendant mon séjour parlaient anglais. Même les gens plus âges vous comprennent lorsque vous demandez clairement. Cette dame d'une quarantaine d'années derriere son comptoir de gare régionale ne fit pas exception à la règle...
Si on doit comparer avec la France, l'Italie ou l'Espagne et bien... inutile de vous faire un dessin. La Slovénie est un pays où le niveau d'éducation semble élevé, entre autres pour cette raison mais pas seulement (je garderai cette impression jusqu'à mon départ).

Le petit train qui m'emmène vers la capitale n'en est pas à son premier voyage, mais les cabines vieillottes sont bien chauffées et les banquettes aux couleurs passées m'apparaissent confortables. Le convoi s'enfonce lentement dans les bois denses et sombres : il est 15h, mais les arbres et les nuages ont transformé le jour en crépuscule. Le territoire Slovene est composé à presque 60% de forets (c'est l'un des pays les plus boisés d'Europe). Une fierté que partagent beaucoup d'habitants.
Je pense aux ours Slovenes que les Français ont pris ici pour repeupler les Pyrénées alors que le train arrive enfin en gare de Ljubljana...






lundi 12 novembre 2012

Arrivederci

Alors voilà. Je pensais faire la traversée du nord de la botte en deux semaines, et au final il m'aura fallu un peu plus d'un mois. Avec émotion, je me souviens des gens extrêmement accueillants et généreux que ma route m'a fait rencontrer. Les rires les balades les verres, les nuits et les journées, les bouffes et les discussions...

Dans un léger pincement au coeur alors que je m'apprête â franchir la frontière Slovène, je repense à tous ces visages amicaux qui m'ont fait me sentir comme chez moi dans chaque nouvelle ville. Il est bon, quand on part, de croiser de telles personnes. La force qu'elles vous donnent permet d'entreprendre la suite du voyage toujours avec bonheur et courage.

Fabri à Torino

L'Equipe Milanaise

Aaron l'Irlandais fou qui fait Istanbul Belfast en vélo

 Anna et moi en train de déguster des spécialités Vénitiennes

Patrick et Pierre dans leur appart grand luxe de Venise

  Les meilleurs Italiens, direct importés de Bari, Puglia !!! Alessandra et Mauro merci encore pour votre accueil à Trieste !!!
 Et à tous ceux que je n'ai pas en photo aussi... 


Avec une autre émotion je pense aux cafés, aux glaces, aux tiramisu, aux pizza, aux pâtes, aux lasagnes, aux fromages, etc... faut quand même le dire, la gastronomie italienne a son charme...
Mais la suite du voyage me réserve bien choses, de nouvelles personnes, de nouvelles expériences, de nouveaux horizons.

Arrivederci, Italia ! Je te porte dans mon coeur, cher voisine, et je reviendrai te voir !

vendredi 9 novembre 2012

Trieste (photos)

 La Piazza Unità, avec l'Hotel de Ville et la Fontaine des Quatre Continents

La Fontaine des Quatre Continents

La place du Canale

Le cirque Romain

"Oh oh oh, Michel, sacré farceur !"

La Chiesa San Spiridione


Les formations calcaires dans la Grotta Gigante

Le bord de mer au couchant


Trieste


Me voici donc arrivé à Trieste, la dernière grande ville Italienne située à l'Est du pays. Regardez là, coincée entre la mer Adriatique et la frontière Slovène, et vous comprendrez que c'est un endroit spécial, la croisée des chemins entres des cultures et des peuples; un endroit qui à plusieurs reprises fut sur le fil du rasoir lorsque l'histoire scinda les nations et divisa les hommes...

Cela se voit au premier coup d'oeil : des grandes villes d'Italie celle-ci est différente. Grands immeubles de style Haussmannien, grandes façades de pierres blanches que longent les promenades du bord de mer, cafés au charme venu d'un temps d'autrefois et petits squares... A mon grand étonnement je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Bordeaux pendant mes premières balades... car oui, alors que je suis aux portes de ce que l'on qualifie souvent maladroitement d' "Europe de l'Est", le rapprochement entre les deux villes est parfois évident.


Pour la première fois depuis le début du voyage, j'ai pris un hôtel. Non, pas un dortoir d'auberge de jeunesse (celle de Trieste est fermée, et j'ai bien peur que les auberges de jeunesse des autres villes que je vais traverser seront également closes pour l'hiver...), mais bel et bien une chambre d'hôtel.
Un grand lit double, une salle de bain privée, le luxe d'être seul pour la première fois depuis le départ.
J'y resterai deux jours, avant qu'Alessandra ne me contacte via couchsurfing pour m'héberger dans sa collocation...

jeudi 8 novembre 2012

Venezia (Burano et fin)

Anna, que j'avais rencontré à Vérone, m'a retrouvé à Venise pour qu'on aille visiter ensemble l'île de Burano, située au Nord de Venise.
Si Murano est célèbre pour son verre soufflé, Burano est reconnue pour sa dentelle et ses maisons de pêcheurs très colorées.
On ne peut qu'être séduit par le charme innocent de cette bourgade isolée, et légèrement épargnée par l'invasion touristique si on doit la comparer à Murano ou à Venise, bien entendu.






Pour terminer l'expérience Vénitienne, j'ai goûté deux spécialités locales : Le Spritz, un apéritif très populaire dans la région du Veneto, sorte de vin pétillant, aux parfums d'agrumes amers (j'ai moyennement aimé), et les "Sarde in saore", un plat typique de Venise : des sardines marinées dans un peu d'huile, du citron, du vinaigre et des oignons. Mangé avec de la polenta, ce plat autrefois populaire est peu à peu délaissé car peu apprécié par les touristes... c'est pourtant délicieux !

Mon séjour à Venezia s'est terminé là. Je suis vraiment heureux d'avoir pu voir cette ville, d'avoir eu la chance de me frotter à la magie de cet endroit qu'à mon avis il faut voir au moins une fois dans sa vie...




mercredi 7 novembre 2012

Venezia (à bord du Vaporetto)

(Je vous conseille de changer la définition de la vidéo, elle est horrible par défaut...)

Venezia (photos 2)

La gare de Venise et la Chiesa della Scazi

Un ptit canal tout mignon

Venise possède des rue assez étroites...

T'es sûr que ça passe là Roger ?