Quand j'arrive au guichet pour prendre un ticket, "bus kaput !". Un mec m'explique en Bulgare des tas de choses qui ont l'air passionnantes, mais bien entendu je ne pipe pas un mot de ce qu'il me dit...
Je repars pour l'appartement de Yordan et Stéphanie; tout le monde se marre puisque la séance d'adieux avait eu lieu et que j'étais là comme un c*n sur leur palier avec mon gros sac à dos et mon sourire de banane.
Bref.
Je reste une nuit de plus, du coup je décide d'aller acheter une bouteille de "champagne" pour fêter ça. J'en profite pour me faire mousser (normal avec du champ) en montrant à Yordan comment sabrer une bouteille avec un couteau...
Le lendemain me voici derechef sur le départ, épisode 2.
J'arrive au guichet, et la femme d'une quarantaine d'année qui bosse là, la même que la veille, a vraiment l'air désolée pour moi car le bus est toujours... KAPUT. Elle appelle quelqu'un au téléphone, "boss, boss", donc son patron à priori, qui rapplique quelques minutes plus tard...
Le mec me parle en Bulgare, une langue intéressante mais qui m'échappe toujours autant... devant mon air dubitatif il me fait signe de le suivre et m'emmène jusqu'à un taxi. J'essaye de lui expliquer qu'en aucun cas je ne vais me payer un taxi pour faire 150 bornes ! Le mec secoue la tête, "bus ticket money !". Sur ce je le vois qui donne de l'argent au chauffeur. Je ne comprends rien mais je me dis qu'au pire je bataillerai mon chauffeur édenté pour lui faire comprendre que... que quoi ? Je ne sais même pas où le mec va me conduire et je n'ai pas l'impression qu'il parle mieux anglais que moi Bulgare.
Je monte. On démarre et on sort rapidement de la ville. Après quelques minutes de silence j'offre une cigarette à mon chauffeur et nous commençons une conversation assez marante. Le mec a bossé dans des serres en Espagne donc connaît 5/6 mots d'espagnol (maximum), 5/6 mots d'anglais. Et nous voilà partis, pendant une bonne vingtaine de minutes, à parler de mon voyage, de son boulot de taxi et de sa vie avec une vingtaine de mots et des gestes.
J'arrive enfin à comprendre où nous allons : le mec va me déposer à Haskovo, à mi-chemin entre Plovdiv et Edirne.
Arrivé à Haskovo le chauffeur me demande "bus ticket money", je lui file donc une vingtaine de Leva (une dizaine d'Euros) en me disant que maintenant il va falloir que je paye mon bus...
Que nenni, un type vient me chercher alors que je sors du taxi. Je le suis jusqu'à un bureau d'agence de voyage, le mec me file un billet Haskovo-Edirne et se barre sans dire un mot.
Je n'ai toujours pas compris tous les enjeux politico-économiques de cette après-midi là, mais au final c'était assez drôle et j'ai réussi à chopper un bus sans même arriver en retard à Edirne...
Mon arrivée en Turquie, déjà...
