samedi 29 décembre 2012

Départ de la Serbie


Mon passage en Serbie sera quelque chose que je garderai en mémoire; me voici néanmoins sur le départ pour la Bulgarie.
Mais... le système ferroviaire Serbe ne m'a pas laissé quitter le pays aussi facilement que prévu...
Le train pour Sofia devait arriver ã 13h et coûter environ 7€ (800 Dinars Serbes). Parfait !

Je regarde les horaires sur internet juste avant de quitter la maison de Maria; le site précise que le train aura 10 minutes de retard... rien de bien grave.
J'arrive en avance ã la gare afin d'acheter le billet, et lã le mec au guichet, qui ne parle pas UN mot d'anglais (comme le reste des employés) m'écrit sur un bout de papier le prix : plus de 12€. Je me dis qu'il essaye peut-être de me refourguer un ticket de première classe, alors j'essaye de lui faire comprendre que je veux le moins cher. Il dit que non.

J'arrive ã comprendre par ses gestes que c'est un train-couchette. Je montre la pendule en haussant les épaules : ã quoi bon un train-couchette en plein milieu de la journée ? Le mec fait "non" de la tête, pose son doigt sur le 1, puis fait un tour complet du cadran et s'arrête sur le 2. Révélation : le train part ã 2h du matin et arrive ã 6h ã Sofia. Tatata, me voila bien attrapé (et je reste poli). Pour résumer : il y a deux trains par jour entre la Serbie et la Bulgarie... en été. Puis un seul pendant l'hiver, et de nuit. Mais le site internet de la compagnie ferroviaire continue de montrer les deux trains, et publie même des retards et des ralentissements sur le train inexistant ! Un miracle de précision...

Comme j'étais attendu ã Sofia, je me suis dirigé jusqu'ã la gare routière située ã quelques bornes de lã, puis j'ai pu trouver un bus m'amenant dans la capitale Bulgare.
Où je suis arrivé avec seulement trois heures de retard...

Adieu Serbie, c'est avec un pincement au coeur que j'ai franchi ta frontière pour la seconde fois...


vendredi 28 décembre 2012

Serbie (3) : Niš


Belgrade a vraiment été une belle surprise. Cette ville restera définitivement un point central de mon voyage. Elle constituera également une sorte de charnière; elle m'a donné la sensation d'arriver sur le palier Oriental du continent Européen.
A mon départ pour le sud de la Serbie je me suis senti légèrement mélancolique. Milena, pour me souhaiter une bonne route, avait sorti une bouteille de Rakija dont nous avons bu plusieurs verres; la chaleur de l'alcool ne contrebalançait pas totalement le vague ã l'âme que je ressentais alors que le bus qui m'emmenait ã Niš m'éloignait chaque seconde un peu plus de la capitale Serbe.

Mais l'excitation inhérente ã chaque départ, le frisson qu'une destination inconnue vous réserve; tout cela procure une ivresse supérieure aux vapeurs de n'importe quelle liqueur : elle permet en effet d'effacer la tristesse du départ et de la remplacer par la joie de la route. Qui sait ce qui se trouve au bout du chemin, et pour être honnête, est-ce important ? Quand le vent frais s'engouffrant par la fenêtre vient fouetter mon visage, tout chargé de parfums et de désirs encore inconnus, je me sens plus vivant que jamais, et cette sensation enivrante que le voyage me permet d'atteindre me rappelle pourquoi je suis parti et ã quel point il est beau de continuer.

Bon faut se rendre ã l'évidence : après Belgrade, Niš est... moche. A mon arrivée il pleut et il fait très froid. Ce qui égaye un peu mon arrivée c'est qu'une prof de Français m'a contacté et m'a proposé de m'héberger.
Maria est venue me chercher ã la gare. Son français est impeccable, et c'est un plaisir de délaisser l'anglais pendant quelques jours...




Je ne vais pas vraiment m'attarder sur la ville de Niš; j'y ai passé de très bons moments mais l'endroit en lui même n'a pas grand chose d'exceptionnel...

Il existe cependant ã Niš un bâtiment qui attirera l'attention du voyageur... 
Lamartine lui-même, alors qu'il voyage ã travers la Serbie, découvre par hasard l'ignoble architecture de cette tour...
Une nuit, alors qu'il arrive sur les plaines aux abords de la ville de Niš, il aperçoit de loin une tour blanche aux reflets brillants; il pense alors que celle-ci est probablement faite de marbre. İl décide de prendre du repos tout contre cette tour mystérieuse et s'assoit donc dos ã sa façade. C'est en levant les yeux que glacé d'effroi il comprend que les reflets brillants ne sont pas dus ã de la pierre, mais... aux crânes humains qui constituent en réalité les différents étages de la tour... 
Lamartine écrit que le vent soufflant ã travers les orbites produisait un son triste et plaintif, comme un dernier gémissement prisonnier du temps...

Ćele Kula, littéralement "Tour des crânes", a été bâtie en 1809, après qu'une révolte Serbe contre l'envahisseur Ottoman se soit soldée par une explosion volontairement provoquée par l'un des commandants des forces Serbes rebelles. L'explosion emporta les derniers survivants Serbes et un grands nombre de soldats Ottomans. Fou de rage, le sultan Mahmud II ordonna qu'on décapite les corps des soldats Serbes, et afin d'épouvanter la population et de dissuader quiconque voulant s'interposer ã la puissance Ottomane, de construire une tour et d'y incruster les crânes, préalablement écorchés...





La tour est aujourd'hui au milieu d'une chapelle (construite après le départ des Ottomans) de manière ã la protéger des intempéries, et afin de donner une sorte de sépulture aux derniers crânes subsistants. La plupart ont étés volés, soit pour être enterrés soit pour devenir d'étranges objets de collection...

Je précise que la photo n'est pas de moi, je n'ai pas osé sortir mon appareil. Le lieu, même s'il est un endroit touristique, reste fort lugubre... Il faut imaginer qu'il y a 5 ou 6 étages comme ça... 




samedi 22 décembre 2012

Београд (3) : cicatrices


En 1996 éclate la guerre du Kosovo. Le Kosovo , alors province autonome de la Serbie,  est déchiré depuis des décennies (des siècles en réalité) par les tensions entre les deux communautés principales de la région : les Albanais (majoritaires) et les Serbes. Chacun revendique seul peuple légitime de ce territoire et considère l'autre comme un occupant étranger... 
En 1989 Slobodan Milošević réduit l'autonomie du Kosovo dans une volonté de réintégration dans une Serbie centralisée et afin de limiter l'influence Albanaise dans la région. Les protestations, d'abord relativement pacifiques, s'amplifient pour aboutir à un conflit ouvert entre Serbes et Albanais.

La communauté internationale intervient en 1999, d'abord diplomatiquement afin de forcer le retrait des troupes Serbes du Kosovo et d'engager des négociations avec le gouvernement Albanais. Devant l'échec des demandes et des ultimatum l'Otan intervient en bombardant plusieurs objectifs stratégiques et militaires sur le territoire Serbe entre Mars et Juin. Le gouvernement Serbe accepta alors le cessez-le-feu imposé par plus de 70 jours d'attaques aériennes...

Je ne pensais pas qu'en me promenant dans Belgrade je tomberai sur des restes aussi impressionnants des bombardements. Les bâtiments détruits (QG militaires, siège de la radio et de la télévision Serbe, et autres) sont pour la plupart restés en l'état; après plus 13 ans je pense que c'est volontaire de la part de la Serbie de laisser ses blessures apparentes. 




En plein centre-ville, les anciens Quartiers-Généraux de l'armée Serbe


Derrière les murs de bétons interdisant l'accès, la végétatiıon reprend ses droits sur ces terrains dévastés...

Beograd (2) : Bienvenue !


J'ai adoré Belgrade. Je me suis beaucoup promené dans cette ville; le temps était doux et je dois dire que je me suis senti vraiment bien dans la capitale Serbe. J'étais hébergé par une nana vraiment sympa, Milena (ce prénom me dit quelque chose...).
Elle révisait pour un examen important donc elle était assez occupée, mais le temps que nous avons passé ensemble a été vraiment agréable (nous nous reverrons peut-être à Istanbul où elle va passer le réveillon).
J'ai donc passé mes journées à me promener tranquillement et à découvrir la ville.
Le centre de Belgrade est moderne et s'affiche en véritable capitale Européenne. Le classicisme et l'architecture moderne se mélangent de manière harmonieuse. Les rues sont animées, vivantes, mais il est également possible de goûter à la tranquillité en regardant le jour s'étioler, dans un parc, au coté des vieux joueurs d'échecs...


Les principales villes Serbes possèdent une forteresse, et Belgrade ne déroge pas à la règle. Il est très agréable de se balader dans la forteresse Kalemegdan et de flâner dans son parc.


La cathédrale de Saint Sava (le fondateur de l'église Orthodoxe Serbe). L'histoire raconte qu'elle est construite à l'endroit où un général de l'Empire Ottoman brûla les restes de Saint Sava en guise de représailles aux révoltes Serbes contre la domination Ottomane, en 1594. La taille et les proportions de l'édifice sont assez impressionnantes; la façade est faite de marbre et de granit.


Une vue nocturne du marché principal de Belgrade


Tito est enterré à Belgrade, dans la "Maison des fleurs" : le sol de son mausolée était autrefois recouvert de bouquets apportés par de nombreux admirateurs venu de toute la Yougoslavie. Encore aujourd'hui des gens viennent (presque en pèlerinage, parfois) pour se recueillir sur sa tombe. Un musée de l'histoire Yougoslave (fermé pil poil pendant mon séjour dans la capitale...), ainsi que la collection assez impressionnante de cadeaux reçus par le "Camarade Maréchal", exposée dans une aile séparée, complètent la visite. 


La tour de Gardoš, dans l'ancienne ville de Zemun, aujourd'hui municipalité de Belgrade. Elle est le symbole de la présence Hongroise dans la région, narguant les forces Ottomanes jadis en possession de Belgrade, sur l'autre rive de la Save.
Zemun est vraiment superbe et je n'ai aucune photo décente, je ne sais pas comment je me suis débrouillé...


Le parlement Serbe


La Save (venue de Slovénie) et le Danube se rejoignent de manière grandiose à Belgrade.
(cliquez sur le panorama pour agrandir)


Le quartier des ministères


 Depuis la forteresse, à la tombée de la nuit. Sur l'autre rive de la Save on peut voir les lumières de Novi Beograd (Nouvelle Belgrade), construite dans le plus pur style d'architecture Soviétique... autant dire que l'esthétique est une donnée à oublier dans ce quartier...


J'adore cette statue, à chaque fois que je passe devant j'imagine que le mec est là genre : "Crèèèève saloperie de serpeeeeent" avec la voix de Sylvester Stalone.
Bah ouais quand on est seul on s'amuse comme on peut...

mardi 18 décembre 2012

Serbija (2) : Beograd


Je suis sur le quai de la gare de Novi Sad, attendant ce fichu train qui n'arrive pas alors que la température affiche plusieurs degrés en dessous de 0.
Dix minutes. Ça caille un max, mais je me dis que depuis mon départ les trains que j'ai pris ne sont jamais arrivés en retard, donc mathématiquement il faut bien que ça commence quelque part.
Quinze minutes. Ce quelque part c'est donc ici... je fume une cigarette pour patienter, et les volutes se condensent pour former un opaque nuage blanc. Mes pieds ne sont plus que deux pierres froides au bout de mes jambes.
Vingt minutes. Je commence à me demander si je ne me suis tout simplement pas trompé d'horaire. Mais sur le quai d'autres âmes frissonnantes scrutent l'horizon embrumé : nous sommes une bonne vingtaine à nous refroidir silencieusement.
Après une attende de presque 45 minutes, le voici enfin...
Les Serbes plaisantent souvent au sujet de la qualité du service ferroviaire, et je comprends maintenant pourquoi... le train est bondé, surchauffé et... lent. Plus de deux heures pour faire 150km. Mais qu'importe puisque me voici arrivé à Belgrade, la fameuse capitale Serbe.
Le brouillard est si épais qu'il m'empêche de voir à dix mètres devant moi, mais après le voyage j'ai besoin de me dégourdir les jambes. C'est presque à tâtons que je trouve l'auberge dans laquelle je passe la nuit...




Mais c'est pour mieux découvrir Belgrade au matin. Le temps est splendide, à l'image de la ville qui s'offre à moi...


samedi 15 décembre 2012

Faits divers Serbes


Dans les Kafanas, les tavernes Serbes, la Rakija (eau-de-vie, en général de prune) et la bière coulent á flot et la musique traditionnelle se fait entendre jusqu'à très tard... j'ai adoré cette ambiance. Il fait chaud, on boit, on fume, on parle et on rit fort, et l'accordéon et les guitares se démènent pour le plaisir de tous...


Voici l'emblématique YUGO, de la marque Serbe Zastava. Pour info, Zastava était une puissante corporation Yougoslave, alliée commerciale de Fiat...
D'après ce que j'ai compris, la qualité de la production locale a été très fluctuante...


L'emblème de la Serbie, l'aigle á deux têtes, ancien symbole monarchique conservé dans les armoiries du pays...


 Ça surprend pas mal les premières fois, et puis on s'y fait... on est juste á coté du boulevard principal de la ville de Niš, et j'ai pu voir ce genre de... véhicule non homologué partout sur les routes Serbes.


Serbie (1) : Нови Сад ( Novi Sad )


Fin Novembre. Passée la frontière, me voici en Serbie. Je me sens peu á peu dépaysé; l'alphabet Cyrillique a fini par remplacer le latin : un détail exotique qui ne me permet plus de déchiffrer ce que je vois autour de moi (je finirai par apprendre assez rapidement comment le lire, sans pour autant être capable de comprendre ce que je lis !).
Au Nord, proche de la frontière, se trouve la région de la Vojvodina, une des "provinces autonomes" de la Serbie. Je me rends tout d'abord á la capitale de la province, Novi Sad, la deuxième plus grande ville Serbe.

Au fil de l'Histoire, le pays a été envahie par beaucoup de peuples et d'empires différents. Les Romains, les Celtes, les Ottomans, les Hongrois, et d'autres encore...

On peut sentir que la culture Serbe est issue d'un mélange complexe, dont le patrimoine serait le fruit d'années de brassage entre les différentes influences reçues au fil des conquêtes, des batailles, des alliances et des belligérances.

Détail amusant, on m'avait présenté les Serbes comme étant fiers, impétueux. Beaux également. Il existe, je crois, une sorte de fantasme concernant ce peuple que j'ai pu ressentir dés la Slovénie. Les femmes seraient les plus attirantes et les plus sensuelles de cette partie du monde, les hommes les plus forts et les plus grands (en ce qui concerne la taille je peux confirmer qu'il n'est pas rare de croiser des gens très grands...).

Comme bien souvent l'écart entre le cliché et la réalité est assez important, ce qui n'empêche pas que cette vision des Serbes participe á une sorte de mythe, un charme qui lui est bien réel dans ce que j'ai ressenti dans le pays...

Bienvenu donc á Novi Sad, capitale de la Vojvodina.


La Forteresse de Petrovaradin, dont les fondations remontent... á l'Age de Pierre. Utilisée par les Celtes, les Romains, les Hongrois, les Ottomans, etc... une position défensive de choix surplombant majestueusement le Danube...

Dans une des rues principales du centre-ville

La cathédrale Sainte Marie, située sur la place Slobode (j'étais étonné : une église catholique sur la place principale, dans un pays á majoritée Orthodoxe...)

Le théatre National Serbe




La banlieue de Novi Sad m'a donné un peu le vertige : de grands boulevards rectilignes tous semblables, de grands immeubles tous semblables avec á leurs pieds des magasins tous semblables... je me suis perdu pour la première fois du voyage... on dit merci a l'architecture soviétique... (heureusement, il y a des couleurs !)

samedi 8 décembre 2012

Mise à jour tardive, et (encore) un peu d'histoire

Je ne suis pas resté longtemps en Croatie, pour plusieurs raisons. La météo n'était pas des plus clémente, c'est certain, et je dois bien avouer : le fait que la police ait interféré entre mes hôtes et moi-même fut un autre facteur. Mais ce n'est pas tout.

Je suppose que parfois, lorsqu'on voyage, certains endroits, certains pays qui vous sont hautement recommandés par les guides et les personnes que vous rencontrez n'ont dans la pratique que peu d'effet sur vous, et á l'opposé il est possible de trouver des temps et des lieux propices á vos divagations de voyageur (plus ou moins excentriques) par un hasard plus ou moins grand, et ce indépendamment d'un quelconque aspect esthétique ou pratique.

Le Théâtre National de Zagreb

Je n'ai pas trouvé en Zagreb réelle raison de m'attarder, malgré l'intérêt évident qu'on peu porter á cette ville. Quelque chose, assez difficilement définissable, m'a fait quitter la ville rapidement, et par force en suivant ma route vers le Sud-Est, m'a fait quitter le pays beaucoup plus promptement que prévu.

Et ce n'est probablement pas la raison principale, mais peut-être dois-je mentionner les deux généraux libérés. A mon arrivée á Zagreb l'histoire, ou peut-être l'Histoire, était sur toutes les lèvres, dans toutes les discussions.

Je vais essayer de faire court même si c'est très difficile. Et moyen rigolo.

Une des guerres principales lorsque l'on fait référence aux "guerres des Balkans" (terme bien vague et vide de sens) est celle entre la Croatie et la Serbie, entre 91 et 95.

Dans les années 90 la Yougoslavie explose donc lors des demandes d'indépendance des différentes nations de la fédération.

En Juin 1991 la Slovénie et la Croatie déclarent leur souverainetés respectives.

La Serbie, dirigée á l'époque par le tristement célèbre Slobodan Milošević, ne reconnaît pas cet état de fait et dans une volonté de préservation de l'unité fédérale (menée également par une volonté nationaliste et expansionniste forte) attaque les pays séparatistes.

La guerre contre la Slovénie fut très courte et je me concentrerai ici sur le conflit Serbo-Croate.

Les forces volontaires Serbes présentent sur le territoire Croate (une forte "diaspora" Serbe s'étant effectuée au fils des siècles) ainsi que les reste de l'armée Yougoslave, la JNA (la majeur partie de ses forces aillant prêté allégeance á la Serbie puisque celle-ci était le centre décisionnaire et militaire de la Yougoslavie) ne reconnaissent absolument pas les désirs d'indépendances et se mettent á combattre les forces nationales Croates, le but tactique étant de conquérir les territoires Croates á plus ou moins forte minorité Serbe, et le but politique visant á mettre fin aux volontés séparatistes par une intervention militaire forte.

Bombardements, affrontements directs, attaques contre les populations civiles, etc... :  la guerre dans sa plus pure essence.

En Janvier 92, les deux parties sont dans l'impasse puisque aucune avancée notable de la situation ne voit le jour. Un cessez-le-feu est déclaré. La RSK, république Serbe de Krajine, auto-proclamée peu de temps avant cette date, possède 1/4 du territoire Croate actuel, dans les zones proches des frontières Bosniaques et Serbes.

De la date du cessez-le-feu á la fin du conflit, le 12 Novembre 1995, les affrontements se feront de manières plus sporadiques (sous la "surveillance" des Casques Bleus... assistants aux tensions plus que palpables entre les populations) pour finalement s'achever avec deux opérations militaires majeures de l'armée Croate, les opérations Eclair et Tempête qui mirent un terme á l'existence de la RSK en "déplaçant" de force les populations Serbes présentent sur le territoire... notez les guillemets, j'ai entendu tellement de sons de cloches différents...

Les estimations des pertes varient énormément selon les sources, mais est fixé á 20 000 morts pour les 2 camps. S'ajoutent plus de 300 000 réfugiés aillant plus ou moins volontairement fui les zones d'affrontements, des destructions matérielles énormes sur le territoire Croate (la ville de Vukovar, par exemple, proche de la frontière Serbe, fut totalement dévastée) et l'effondrement évident des économies des pays belligérants (ça coûte cher de détruire et de tuer), on comprend que l'impact du conflit, encore aujourd'hui, peut se faire ressentir dans la rue et dans les conversations...

De terribles choses se sont passées. Et quand tant de souffrance est produite, le pardon est une notion parfois difficile á aborder et á construire.
Mais dans l'immense majorité que j'ai rencontré les gens de ma génération sont fatigués et veulent passer á autre chose, dans les mentalités et dans les relations avec les autres pays. Tous reconnaissent l'ineptie d'un tel conflit, qu'ils soient Serbes ou Croates.

Stigmates encore visibles dans la ville Croate d'Osijek






Je ne parlerai pas de la guerre de Bosnie. Ni même de celle du Kosovo. Parce que moi aussi je suis fatigué je crois. Et s'il est important de discuter et d'apprendre ce qui s'est passé, il est aussi bon de savoir faire table rase de la gravité passée pour profiter de l'instant présent.


Pourquoi je parle de tout ça maintenant ? Le 16 Novembre le Tribunal International a donc relâché Ante Gotovina et Mladen Markac, deux généraux en partie en charge des opérations Eclair et Tempête. Ce que j'ai vu : des drapeaux croates agités frénétiquement, des hommes en treillis se congratulant dans la rue, les photos des généraux avec le mot "héros" PARTOUT (absolument partout), des cérémonies religieuses á la gloire des militaires et les médias relayant le tout avec assiduité.

Criminels de guerre, héros de l'indépendance, militaires exécutant les ordres, je dois bien avouer que l'étiquette qu'on leur colle m'importe peu. Qui suis-je pour savoir ce qu'ils ont fait ou pas.

Je sais juste que le cocktail "nationalisme-militarisme-religion-médias" est un de ceux qui a le plus nuit aux hommes depuis bien longtemps.

Allez, promis, je parle de choses plus légeres á partir de maintenant.
Prochaine étape : la Serbie. Et j'ai pas oublié, l'article sur la gastronomie des Balkans arrive !

jeudi 29 novembre 2012

(Mes)aventure Zagreboise


Je suis donc hébergé dans la famille de Vladka (diminutif de Vladimira). Elle vit avec Tomislav, son compagnon et leur fille de 7 ans, Chiara. La mère de Vladka et aussi avec nous pendant les jours que je passe chez eux. Donc l'ambiance á la maison est tranquille, familiale évidement. C'est une première pour moi, puisqu'en général les gens que je rencontre ont plus ou moins mon âge. Mais tous sont charmants avec moi, la gamine est adorable et parle déjà un peu anglais. La grand mère est un roc aillant survécut á la guerre (infirmière au front...) et á deux cancers, et elle est persuadée que si elle me parle Croate suffisamment longtemps je finirai par le comprendre. Je ne peux malheureusement que hocher la tête et les épaules comme un imbécile...

Bref.

Un soir après le repas, Tomislav vient me voir et me propose d'aller déguster la production de vin et de cognac de son pére, sur les collines proches de Zagreb. Le hasard m'a porté dans la bonne famille ! Evidemment je ne décline pas l'offre et nous voici en route pour le nord de la ville.
Les parents de Tomislav m'accueillent avec grand plaisir, me racontent (avec la traduction simultanée du fils) leur voyage á Paris dans les années 70 (la mére a eu du mal a arracher son mari des bras de Pigalle...).
On m'apporte de la saucisse fumée et des gâteaux, car "pour boire il faut avoir l'estomac plein". On était sorti de table environ une heure avant...

Le pere produit environ 2000 litres de vin blanc par an, avec des qualités... disons extrêmement variables. N'étant pas un grand fan de blancs, et trouvant la cuvée 2011 assez fade, il me dirige vers un petit tonneau de bois. Son brandy perso, son Cognac local. Et là c'est une surprise agréable. Le liquide doré est puissant mais assez délicat.


Les cuves (á droite)

L'alambic maison...

On passe une bonne heure á la cave en buvant et en discutant, puis on décolle. Je pensais qu'on rentrait mais Tomislav me propose de rencontrer un ami á lui, Nicola. Je n'avais plus trop froid en quittant la maison de ses parents alors j'acceptai avec plaisir.

Nicola est patron de bar et quand on arrive il ferme. Pas de problème ! Il est ravi de nous voir débarquer, et on reste dans la pénombre de son bar á discuter et á boire. Tomislav est cependant raisonnable car il conduit.

Nicola est un mec super intéressant. La soixantaine, il s'est mit á escalader et á faire de la randonnée de montagne á... 57 ans. Une sorte de révélation, initialement pour suivre une femme de 30 ans de moins que lui d'après ce que j'ai compris... Oh, il a entre autres gravi le Mont Blanc et l'Everest, rien que ça.


Tomislav, Nicola et son piolet, moi et le drapeau Croate


Il est 3 heures du matin, on rentre enfin. Je suis bien attaqué, je dois l'avouer, mais Tomislav a été raisonnable. Du moins sur le coup c'est ce que je me dis.

A 20 mètres de son appartement... po po po po POLICE. Tomislav se gare, me regarde et me dis : "now am fucked" (en français : j'ai un léger souci). Je lui demande si c'est pour l'alcool; il me répond que oui, et pour d'autres choses.
Bon. Les flics comprennent que je suis français et me laissent tranquille (en Croatie le passager avant n'a pas le droit d'etre saoul donc j'ai eu de la chance). Ils font néanmoins sortir Tomislav.
Il monte dans la voiture des flics, je le vois souffler dans le ballon, et discuter un moment avec eux. Il revient me voir et me donne les clés de son appartement en m'expliquant qu'il doit les suivre. Je le regarde repartir avec les policiers et rentre á l'appartement.

Il est 4 heures, je rentre légèrement éméché et je me trouve nez á nez avec Vladka et sa mére, toutes les deux réveillées. Elles ont le plaisir d'apprendre que Tomislav est chez les flics parce qu'on a bu... 
Elles ne sont pas en colère contre moi, mais je sens que l'ambiance est tendue...

Le lendemain (on avait aucune nouvelle de Tomislav), on comprend en appelant les flics que l'alcool n'était pas le seul problème. Dans l'ordre : 0.85g, défaut d'assurance, non renouvellement des plaques d'immatriculation, et plusieurs amendes non payées...
Il s'en tirera avec une énorme amende (presque 1000 euros), et réussira je ne sais comment á garder son permis. 
Sacré nuit.
Je suis parti le lendemain parce que je savais que quand Tomislav allait rentré ça allait gueuler sévère, et je ne pense pas que c'était ma place d'assister á ça... nous nous sommes parlé depuis, et je regrette de ne pas être rester un peu plus longtemps. Mais je me souviendrai de cette aventure Zagreboise !


Ne passez pas par la case départ, ne touchez pas 20 000 francs...

Zagreb (3)

Impossible de voir un bout de ciel bleu. La ville est sous une chape nuageuse tenace. Mais tant pis ! Je ne me laisse pas abattre et arpente les rues comme tout bon touriste. Je découvre le musée des relations brisées, plutôt original. Il possède et expose des objets symbolisant des relations amoureuses s'étant plus ou moins bien terminées (une collection qui ne cesse de grandir puisque n'importe qui peut envoyer un objet, sa description et sa signification dans la relation passée...), et il finalement plaisant de passer dans les couloirs en regardant tous ces petits bouts d'amours froissés.

La place principale de la ville, place Ban Jelačić (prononcez Yélatchitch)

L'église Saint Marc, construite au XIIIeme siecle et modifiée au fil de l'histoire. Le toit en tuiles colorées vernies représente les anciennes armoiries de Zagreb et celles de la Croatie.

La fameuse Kumica Barica, á l'entrée du marché Dolic. Elle est la représentation de la paysanne croate traditionelle.


Pour parer le mauvais temps, je me venge sur la bouffe. Je pense que je ferai un petit article sur les plats traditionnels que j'ai découvert entre la Slovénie et la Serbie, parce que ça vaut le coup ! Le régime est assez carné et gras mais il y a vraiment des spécialités délicieuses... je vous mets l'eau á la bouche si je parle de purées de poivrons et d'aubergines, de gâteaux de pâte feuilletée au fromage frais, de saucisses de boeuf grillées et de piments marinés dans la crème ? J'espère, car la gastronomie des Balkans vaut la peine d'être découverte !

Zagreb (2)

Je découvre la ville en compagnie de Vladimira et Tomislav, son mari. Ma première journée est grise et froide, et donne des airs tristes á la capitale Croate. Néanmoins la température est douce, ce qui nous permet de profiter ensemble de la soirée á la terrasse d'un café sur la place Preradovic. Vin chaud (qu'ici on prépare avec du vin blanc), châtaignes grillées achetés aux marchands ambulants; avec les décorations de Noël l'atmosphère a un petit air de fête.

La place Preradovic (un marché aux fleurs s'y tient pendant la journée)
Une rue de Zagreb sensée être très animée... c'est raté !
Le Pavillon Meštrović, qui fut tour á tour musée de guerre, mosquée pour la population Bosniaque et musée de la révolution. Aujourd'hui c'est un lieu de la vie artistique Zagreboise oú la ville organise des expos.


mardi 27 novembre 2012

Zagreb (1) + Couch Surfing



Mon arrivé dans la capitale Croate se fit par une nuit noire et pluvieuse. J'avais quitté Ljubljana et le confort que m'avait apporté Sebastijan là-bas (vivre une semaine avec lui avait vraiment été un plaisir), et me retrouver dans cette nouvelle ville, dans ce nouveau pays alors que la météo ne semblait pas l'entendre de cette oreille me semblait être sur le coup une idée assez peu entraînante. Je me mis néanmoins á marcher sous cette vilaine bruine vers la maison de Vladimira, membre de Couch Surfing, qui m'avait invité á venir passer quelques jours chez elle á Zagreb.

Stop.

Voilà un moment que je parle de CouchSurfing sans jamais m'être attardé sur le sujet, et pour ceux qui n'en n 'ont jamais entendu parler je pense qu'il serait intéressant d'en savoir plus.

www.couchsurfing.org

Voici le lien pour LE site du voyageur qui voudrait découvrir une autre façon d'aborder la route.

Disons que c'est une sorte de projet aillant comme objectif de mettre en relation d'un coté des gens qui ont la possibilité d'héberger quelqu'un, et de l'autre des voyageurs, étrangers ou non, qui se retrouvent quelque part sans logis.
Mais ce n'est pas seulement une alternative aux auberges pour trouver un toit loin de chez soi. Couchsurfing permet de rencontrer des locaux disposant du temps et de l'envie de partager non seulement un coin de leur maison mais aussi leur culture, leurs connaissances. Entièrement gratuit de A á Z, le site permet de contacter directement quelqu'un en fonction de sa situation géographique et de sa disponibilité ou de ses besoins.

Par exemple : en ce moment je voyage en traversant diverses régions. Sur le site, je publie via mon profil mes plans de voyages ( du ... Novembre au ... Novembre, je serai dans la ville de ...). Tous les membres vivant dans les alentours de la région dans laquelle je me rends peuvent voir mes plans de voyage, et ils peuvent, s'ils sont disponibles, m'inviter chez eux. Le site permet également de faire des requêtes directes aux membres vivant dans les villes que je traverse.
Donc parfois je me fais inviter spontanément, parfois j'envoie des demandes qui me reviennent positives et je peux me rendre chez quelqu'un.
Cela a toujours très bien fonctionné, je dirai même que pour mon voyage c'est une des clés qui me permet de rentrer en contact facilement avec des locaux. Etant donné que le projet est á but non-lucratif, le seul argent que je dépense lorsque je "surf" peut se compter en "petits plaisirs" : j'offre un verre ou deux, ou je cuisine, ou j'apporte une bouteille de vin á mon hôte, etc...
Au final, je me fais des amis, je découvre les villes avec des habitants pouvant m'apporter des choses
que j'aurai totalement ignoré en restant dans une auberge, et surtout j'ai la sensation de participer á un projet qui permet d'aborder l'idée du voyage autrement.
Je ne sais pas si je retranscris exactement l'essence du projet, mais si ça vous intéresse n'hésitez pas á vous rendre sur le site, á poser des questions si vous le souhaitez, et á participer si le coeur vous en dit !!! Ça marche et s'est une source d'expériences nouvelles et extrêmement enrichissantes !

www.couchsurfing.org

lundi 26 novembre 2012

Avant la Croatie, petit point histoire (1)


Puisque j'entre sur le territoire Croate, se pencher sur l'histoire pourrait être intéressant.

Silence dans la classe, ouvrez vos livres pages 47.

A la fin de la première guerre mondiale, en Décembre 1918, se constitue le Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes, réunissant donc les trois habitants de ces royaumes (ainsi que du Montenegro) sous une seule et même monarchie constitutionnelle dirigée d'abord par le roi Pierre 1er, puis á partir de 1921 par son fils Alexandre 1er de manière beaucoup plus dictatoriale (celui-ci, avant de monter sur le trône, avait prit soin de faire dissoudre le parti communiste; la révolution Russe avait dû lui donner des cauchemards).
En 1929 la constitution est abolie et Alexandre 1er rebaptise le pays "Royaume de Yougoslavie". Celui-ci comprenait les territoire des actuels Etats de Bosnie-Herzégovine, de Serbie, du Monténégro, de la Macédoine, et la majeure partie des actuelles républiques de Slovénie et de Croatie.

Pour l'anecdote, le sympathique Alexandre 1er sera assassiné ä... Marseille, en 1934. Son fils, Pierre II de Yougoslavie devient alors roi, sous la régence du prince Paul de Yougoslavie.

J'en vois qui ne suivent pas au fond, un peu d'attention je vous prie.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Hitler envoie un ultimatum à la Yougoslavie et au prince Paul : ou bien la Yougoslavie adhère au traité tripartite (avec l'Allemagne, l'Italie et le Japon) ou bien c'est l'invasion du royaume. Le prince Paul accepte et signe le traité que l'Allemagne nazie lui impose. Sous fond de patriotisme une révolte populaire éclate, soutenue par des généraux ainsi que par la Grande-Bretagne (ça commençait ä faire beaucoup de puissance pour les forces de l'Axe si la Yougoslavie était annexée...).

Pierre II, ä 17 ans, monte sur le trône, mais promet (pour gagner du temps ?) au Reich de signé le traité.
Hitler n'attendra pas et attaquera simultanément la Yougoslavie et la Grèce peu de temps après.
La Yougoslavie tombera peu ä peu jusqu'á la capitulation le 17 Avril 1941.
L'Allemagne démantèle alors la Yougoslavie. Les Etats deviennent des satellites du troisieme Reich, avec á leurs têtes des partis nationalistes ou fascistes (comme les tristement célèbres Oustachis Croates), mettant en place lois raciales, camps de travaux et de concentrations, et doctrines nationalistes totalitaires.

Une résistance commence alors avec les fameux "Partisans" communistes, menés entre autres par Josip Broz Tito, retenez le nom. D'une organisation populaire et informelle les Partisans évoluèrent en une armée de plusieurs centaines de milliers d'hommes ( les Partisans avaient comme avantage de ne pas baser leur militantisme sur la défense de l'identité ethnique, ce qui leur permettait d'attirer des membres d'autres communautés que les Serbes, qui composaient majoriterement le mouvement initial).
La reconquête du territoire Yougoslave se fait peu ä peu, avec le soutient logistique des Britaniques puis ä partir de 1944 avec celui des Soviétiques. En octobre, le gouvernement collaborateur Serbe cessa d'exister, vaincu par la résistance communiste. En Mai 1945 les oustachis Croates abandonnent le pouvoir.
À la fin du conflit, les effectifs des troupes de Tito étaient estimées à 800 000 hommes...

Josip Broz Tito
La République Fédérative Socialiste de Yougoslavie est crée le 29 Novembre 1945, avec ä sa tête le Maréchal Josip Broz Tito (qui la dirigera sur un modèle de régime communiste jusqu'à sa mort en 1980).


La Yougoslavie est d'abord l'alliée naturelle de l'URSS de Staline, et adopte une politique interne dure : répression et exécutions des opposants politiques, des anciens collaborateurs (ou suspects de collaboration), de membres du clergé (surtout de l'église catholique Croate, accusés d'avoir supporté les Oustachis et sympathisants au régime nazi). Collectivisation des terres, nationalisations des entreprises et des industries. Création d'organisation agricoles proche des Kolkhozes russes.
Des plans quinquennaux de reconstruction et de modernisation du pays sont lancés, et le culte de la personnalité du Maréchal Tito, basés sur son passé de résistant et sa supposée clairvoyance en tant que chef suprême, gagne une grande ampleur.

Serrez les dents on a presque fini.

La relation avec l'URSS se dégrade rapidement. Staline ne voit pas d'un bon oeil le succès apparent de Tito ainsi que certains de ces choix politiques, trop éloigne du modèle soviétique. Il désavoue le gouvernement Yougoslave en tentant de déstabiliser le régime, ce qui fut un échec complet. Tito purgera le parti des sympathisants staliniens, appuyé par une grande majorité de cadres du PC Yougoslave...

A partir de ce moment la Yougoslavie va devenir un état communiste unique en son genre. De part sa rupture avec l'URSS, elle devient "fréquentable" par l'Ouest et reçoit des aides financières, en partie de la part des Etats-Unis. En contrepartie elle accepte de resoudre certaines tentions de manière pacifique (la possession de Trieste, l'abandon du soutient aux communistes Grecs...) et reste neutre dans la bipolarisation du monde :
Tito lancera le "mouvements des non-alignés", refusant de choisir entre USA ou URSS...

Le drapeau Yougoslave

En complète opposition avec l'étatisation massive soviétique, la Yougoslavie choisi un modèle d'autogestion de la production, entraînant une plus grande autonomie des entreprises et des usines. L'Etat Yougoslave ne possède pas à proprement parler des moyens de production, et laisse une plus grande marge de manoeuvre a la gestion locale. Cet état de fait entraîne un rapprochement avec une forme d'économie de marché...
Les résultats sont relativement probants et la population Yougoslave connaît une élévation notable du niveau de vie. La notion de rentabilité est progressivement mise en place, et les entreprises étrangères peuvent s'installer sur le territoire.
Si on ajoute à cela le fait que les habitants de la fédération étaient libres de déménager et de s'installer ailleurs (et de quitter le pays facilement) on comprend l'énorme fossé politique qui séparait la Yougolsavie des autres pays communistes...

Mais les choses vont se dégrader rapidement. Les dissensions internes sont nombreuses quand aux choix idéologiques et économiques que le gouvernement prend. Les volontés nationalistes se réveillent avec la décentralisation du pouvoir; paradoxalement le prestige de Tito est toujours énorme et son image
semble être la seule figure de stabilité de la fédération. Le choc pétrolier de 1979 se fait fortement ressentir avec une récession très importante...
Tito décède en Janvier 1980. L'absence de pouvoir exécutif fort et le système d'autogestion ralentissent énormément le fonctionnement du pays. Les tensions nationalistes grandissent rapidement et les volontés séparatistes se font sentir.
A la fin des années 1980, la dette extérieure atteint 20 milliards de dollars et l'inflation avoisine 200 %, tandis que le pouvoir d'achat a diminué de moitié. En février 1989, l'économie du pays est paralysée par une grève générale.
Les partis politiques sont légalisé dans les républiques de la fédération.



La Yougoslavie éclata en 91, lorsque la Slovénie et la Croatie déclarèrent leur indépendance. S'en suivront les terribles années de guerre qui feront rage pendant des années dans les Balkans.

Beaucoup de gens que je croise parlent avec une relative nostalgie de la Yougoslavie et du socialisme de Tito. Un certain prestige international entourait la fédération, aujourd'hui disparu (les Slovènes, mais surtout les Croates et les Serbes que je rencontre parlent assez durement de l'effondrement de leurs pays et de la pauvreté économiques qu'il ressentent). Même si il est indéniable que le fonctionnement autoritaire d'un pays socialiste entraînait beaucoup de problèmes et de difficultés (entre autres, liberté politique, religieuse et culturelle...) la Yougoslavie me paraît être quelque chose d'assez unique et extrêmement intéressant à aborder. Une volonté fédératrice de peuples et de cultures diverses, un fonctionnement économique original, un non-alignement sur les grandes puissances, etc...
Une aberration pour certains, un rêve déchu pour d'autres...

Et bien que les contextes soient très différents, en lisant et en apprenant plus sur ce moment d'histoire je ne peux m'empêcher de penser... à l'U.E.


Carte de la Yougoslavie


                         

mercredi 21 novembre 2012

Ljubljana (fin)


Apres un séjour vraiment très agréable dans la capitale Slovène me revoilà sur le départ... la rencontre de Sebastijan a vraiment été quelque chose de formidable. Encore un grand merci ä lui, ainsi qu'a Nina et Rok, ses deux colocataires qui ont toujours était agréables et accueillant envers moi. Merci aussi ä Marko, Klemen, Maxima, Tjaša, Urska et Tinka pour les bons moments ! Zbogom, prijatelji!

En route pour Zagreb, Croatie...

Metelkova


Déjà en Italie, des gens m'avaient dit : "Si tu passes par Ljubljana, tu dois passer par Metelkova, tu vas adorer".
Bien entendu j'avais voulu en savoir plus. Mais les gens répondait que c'était un endroit de la ville très connu pour ses concerts et ses ambiances. En gros j'ai compris que c'était un truc alternatif, mais sans grande précision...

En arrivant ä LJ je n'ai pas eu besoin de demander à Sebastijan de m'y emmener, puisqu'il avait prévu d'y aller avec moi dès le premier soir. Je découvre alors "the place to be" pour le milieu plus ou moins underground de la capitale. Des baraquements d'ancienne armée Yougoslave que la jeunesse s'est approprié. Des grafs sur tous les murs extérieurs, des oeuvres psychédéliques sur les façades, au sol, dans les arbres, etc... Plusieurs salles de concert (punk, électro, hip-hop, reggae, 60', etc...). Plusieurs bars où tu peux boire des bières pas chères (Union ou Laško, les deux plus populaires) ou du "medveda krv", en français du sang d'ours, une sorte de digestif sucré pas mauvais du tout.
Dans la cour, un petit jardin ou les gens viennent pendant la journée et la soirée pour discuter et boire tranquillement, et profiter d'un module pour enfants de taille adulte...
Le lieu héberge des ateliers (ex : comment fabriquer votre propre vibromasseur !), des discussions politiques et/ou artistiques, et bien d'autres choses encore.
Au commencement un squat comme un autre, Metelkova est devenu un lieu emblématique et un passage obligatoire aussi bien pour les touristes que pour les habitants de la capitale...

Pour les gens de Bordeaux le rapprochement avec la caserne Niel est tentant de par la physionomie du lieu, mais le concept et la renomée de squat sont beaucoup plus vastes.
Bref, en 8 jours à Ljubljana j'ai fini tous les soirs là-bas. Ou commencé. Ou les deux !









Ljubljana (2)


Je suis hébergé ici par Sebastijan. On a pu entrer en contact tous les deux grâce á Simone, chez qui j'étais resté á Milano. En effet, les deux oiseaux se sont rencontrés via CouchSurfing et Simo, sachant que je passais par Ljubljana, m'a dit qu'il fallait que je fasse la connaissance de Seba.
Et je l'en remercie de tout coeur, car nous nous sommes entendus á merveille. J'ai passé une semaine chez lui, découvrant la ville, la culture et l'histoire Slovène, la gastronomie typique, les boissons locales, la vie nocturne. On a pu parlé de l'ex-Yougoslavie, de la situation si tendue et torturée des Balkans (la Slovénie est un peu á part puisqu'elle a été quasiment épargnée par les guerres qui ont ravagé la zone depuis la chute de la fédération Yougoslave qui unifiait autrefois la Serbie, la Bosnie, la Croatie, le Montenegro et la Macédoine...). Tous ça semble dense et difficile á cerner, mais j'essaie de lire le plus possible pour comprendre et me familiariser avec cette partie de l'histoire.

Et bien sûr j'ai découvert Metelkova, THE endroit alternatif de Ljubljana. Mais j'écrirai un article un peu plus détaillé afin de décrire ce lieu emblématique de la vie artistique et nocturne de la capitale.


Quelques vins Slovènes (Je recommande le cabernet-sauvignon dit BALGUERI, un régal)

Sebastijan, un mec en or